(Afin de faciliter la lecture, les termes désignant des personnes s’appliquent aux femmes et aux hommes)
Au sein du domaine des ressources humaines, un terme a acquis une notoriété certaine, bien que parfois source de confusion : le Burn out. Cette confusion émane du fait que nombreuses sont les personnes qui perçoivent le Burn out comme un simple épuisement professionnel résultant d’une surcharge de travail. Cependant, pour ceux qui en ont fait l’amère expérience, il est évident que cette problématique va bien au-delà de cette perception réductrice.
Mais connaissez-vous les deux autres « B », aux effets délétères ?
Il s’agit du Brown out et du Bore out, termes qui ont émergé en réponse aux changements importants dans notre relation au travail au cours des dernières décennies.
Contrairement au Burn out, le Bore out se caractérise par un ennui extrême au travail, pouvant à terme avoir des répercussions néfastes sur la motivation et le bien-être des collaborateurs. En effet, lorsque les tâches professionnelles deviennent monotones, répétitives et dénuées d’un minimum de « challenge », les collaborateurs peuvent se retrouver sous l’emprise du Bore out, éprouvant alors un sentiment de sous-utilisation de leurs compétences, voire un sentiment d’inutilité (à quoi je sers ?). Cette situation peut rapidement engendrer une diminution de l’implication (ce qui va de soi), une baisse de l’estime de soi et, à terme, une dégradation de la santé mentale de la personne concernée. Les situations de « mises au placard » sont directement liées à ce phénomène : on attribue les projets stimulants à d’autres, on confie des tâches répétitives et sans intérêt, on vous isole dans un bureau au fond du couloir où personne ne passe, etc.
Les ressources humaines ont indéniablement un rôle crucial à jouer dans la prévention du Bore out. Il est essentiel, dans la mesure du possible, de favoriser un environnement de travail propice à l’épanouissement, en comprenant mieux les attentes des collaborateurs et en encourageant la diversité des missions, le développement des compétences et des savoir-faire, ainsi que la reconnaissance des contributions individuelles. Car n’oublions jamais que le sujet préféré des collaborateurs, c’est eux-mêmes. Les prendre en flagrant délit de bien faire, c’est déjà valoriser leur place et leur rôle en entreprise.
Une communication transparente entre les employés et les responsables hiérarchiques est également essentielle. L’établissement d’un climat de confiance permet aux collaborateurs de s’exprimer librement sur leurs besoins et leurs aspirations professionnelles, favorisant ainsi un ajustement des missions en fonction des compétences et des ambitions individuelles, ce qui s’apparente à une autre forme de reconnaissance.
Le Bore out représente un aspect parfois sous-estimé, mais à ne pas négliger dans la gestion des ressources humaines. En adoptant une approche proactive axée sur la valorisation des compétences, le développement professionnel et la communication ouverte, les entreprises peuvent prévenir efficacement le Bore out et favoriser un environnement de travail épanouissant pour l’ensemble de leurs collaborateurs.
Il est évident que prononcer un discours est plus aisé que mettre en œuvre des actions, cependant, les leviers disponibles sont nombreux et les conséquences positives à ne pas sous-estimer …
Pour conclure, il est fréquent de constater que ce phénomène se manifeste moins souvent dans des TPE/PME, environnements dans lesquels les ressources sont parfois mieux utilisées, que dans des grands groupes possédant d’importants moyens. Cela qui en soi laisse à réfléchir …
Si le sujet vous intéresse, pour en savoir plus :
– https://www.cairn.info/revue-agrh1-2022-3-page-105.htm?contenu=resume