communication assertive

Assertivité et intelligence émotionnelle

« Soyez assertif ! développez votre intelligence émotionnelle ! » entendons-nous parfois dans certains milieux de travail, notamment chez les cadres, population très souvent sensibilisée à ces deux notions.

Mais que signifient-elles ? Et quel est leur lien ? Et surtout, comment fait-on ?

Le concept d’intelligence émotionnelle est apparu dans les années 90 avec le modèle de Peter Salovey et John Meyer, mais a été popularisé par un ouvrage qui aujourd’hui fait encore référence, « l’intelligence émotionnelle » de Daniel Goleman, psychologue (1995).

Le modèle de Goleman s’articule autour de 25 compétences clés, réunies autour de 5 axes principaux :

  • La conscience de soi (capacité à comprendre ses émotions)
  • La maîtrise de soi (capacité à réguler ses émotions)
  • La motivation interne concerne les attentes profondes d’un individu.
  • L’empathie (capacité à être en phase avec les émotions des autres)
  • Les aptitudes sociales (capacité de créer des liens et de développer son réseau)

Si les aptitudes sociales sont présentées comme un axe principal dans le modèle de Goleman, elles sont aussi une conséquence des 4 points précédents. Une meilleure connaissance de soi et des autres, un bon niveau d’empathie et une connaissance des éléments qui nous portent en avant ne peuvent qu’améliorer la capacité à entrer en relation avec autrui.

Et c’est ici qu’entre en jeu l’assertivité.

L’assertivité, ou un comportement assertif, est un concept encore plus ancien puisqu’il apparait dès la première moitié du XXe siècle avec le psychologue américain Andrew Salter. Il désigne la capacité à faire valoir ses droits, sans empiéter ceux des autres et renvoie ainsi à un comportement social et à une aptitude à la communication, soit la capacité à faire passer un message, mais sans comportements d’agression ou de soumission.

Ainsi on ne peut être assertif sans avoir une bonne intelligence émotionnelle, et ces « qualités » sont de plus en plus recherchées chez les cadres, car elles garantissent à minima une certaine harmonie des relations : l’Autre est respecté dans ses dimensions humaines et professionnelles, et sera beaucoup plus enclin à accepter des décisions difficiles.

En Analyse transactionnelle, cela renverrait à une communication optimale d’Adulte à Adulte, car par sa posture assertive, un manager obtiendra chez l’autre en réponse, une attitude de même ordre, ni soumise (position Enfant en A.T), ni agressive ou dominante (position Parent en A.T).

Développer son intelligence émotionnelle et son assertivité, participe ainsi à une meilleure gestion de son activité et à un meilleur fonctionnement des collectifs de travail. Ce sont des qualités dont les effets se font sentir dans de nombreux domaines : travail, familial, social, soit tout ce qui implique une relation à autrui.

Mais si certaines personnes ont par nature, un quotient émotionnel élevé, d’autres ont besoin de développer et cultiver ces compétences au quotidien :

Oui, mais comment fait-on autrement que par le « yakafokon » ?

Développer un comportement assertif grâce à une bonne intelligence émotionnelle nécessite forcément un travail d’introspection, et du temps.

La conscience de soi (1er axe) implique par exemple de sortir de ses conditionnements pour se mettre en position d’observateur (thème notamment abordé par Vadim Zeland dans ses ouvrages Transurfing). Ceci afin de prendre suffisamment de hauteur pour se voir agir, comme si on était son propre témoin. C’est un travail qui se fait souvent à postériori, et qui se retrouve par exemple dans des analyses de la pratique.

« Pourquoi quand on fait une remarque sur mon travail, cela a tendance à m’énerver et j’ai besoin de me justifier et ne rien lâcher »

« Pourquoi quand je parle devant un groupe, j’ai systématiquement l’impression d’être jugé (négativement) »

C’est donc partir du principe que certains contextes ou personnes nous font agir d’une manière déterminée : la situation va nous renvoyer à des expériences enregistrées profondément dans notre subconscient, et elles vont définir les modalités de notre réponse.

Comme la personne qui ne supporte pas les critiques de son responsable, car cela le renvoie à une figure paternelle trop imposante dont elle veut se défaire.

Une meilleure conscience de soi impliquera avec le temps une meilleure maîtrise de ses émotions (2nd axe), même s’il est parfaitement possible de travailler notre capacité à les réguler. Le succès des techniques de respiration (cohérence cardiaque, respiration holotropique, respiration abdominale …) ou des techniques d’ancrage ou de réflexe conditionné (autohypnose), témoigne d’un réel besoin du public de trouver des moyens de ne plus subir leurs émotions négatives au quotidien (stress, dévalorisation, agressivité, épisode dépressif …).

Il semble évident qu’une meilleure conscience de soi, de ses émotions et de nos fonctionnements internes ne peut qu’améliorer notre capacité à entrer en phase avec l’Autre (empathie, 4e axe) et notre capacité à élargir le cercle de nos connaissances par de meilleures aptitudes sociales (5e axe).

Enfin, connaître ses motivations profondes (3e axe), soit fondamentalement ce qui nous anime et fait sens pour nous au-delà du métier que nous exerçons et autrement que par un simple inventaire (souvent conditionné par une forme de désirabilité sociale), ne peut que nous aider à trouver notre place dans notre société et dans l’entreprise. L’évaluation des valeurs personnelles en constitue d’ailleurs un bon moyen.

Thomas Louichon – 2022

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